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Alain Fourmaintraux
a raison, on
aurait tort de ne pas chercher les causes (voir son courrier au
Quotidien du 6/5).
La citation de Virgile qui sert ici de titre en témoigne, les humains cherchent les causes depuis la nuit des temps. Le religieux a été leur premier système explicatif. Les « mauvais esprits » étaient alors la cause de leurs malheurs et les sorciers étaient chargés de traiter avec eux. A présent que la science a pris le relais sinon la place du religieux, le désir de connaître, donc de maîtriser, reste inchangé.
Les médecins agitent devant nous des causes biologiques et le cerveau est porté au pinacle comme s’il était l’Alpha et l’Omega, c’est-à-dire, la cause première de l’activité mentale. Au point que certains croient qu’« on ne peut plus prétendre connaître l’esprit humain sans connaître le cerveau. » Nous sommes tellement acquis à cette vieille idéologie réductionniste du XIXe que nous manquons de voir l’évidence qui est que ce n’est pas le cerveau qui pense, mais le corps dans sa totalité, dans son intégrité. Les esprits que nous sommes sont incarnés ou incorporés et non pas « incérébrés ». A preuve : prenez un cerveau humain, mettez-le sous perfusion dans un bocal, vous êtes sûr qu’il n’y a plus personne dedans, au mieux une activité neurale anarchique.
La citation de Virgile qui sert ici de titre en témoigne, les humains cherchent les causes depuis la nuit des temps. Le religieux a été leur premier système explicatif. Les « mauvais esprits » étaient alors la cause de leurs malheurs et les sorciers étaient chargés de traiter avec eux. A présent que la science a pris le relais sinon la place du religieux, le désir de connaître, donc de maîtriser, reste inchangé.
Les médecins agitent devant nous des causes biologiques et le cerveau est porté au pinacle comme s’il était l’Alpha et l’Omega, c’est-à-dire, la cause première de l’activité mentale. Au point que certains croient qu’« on ne peut plus prétendre connaître l’esprit humain sans connaître le cerveau. » Nous sommes tellement acquis à cette vieille idéologie réductionniste du XIXe que nous manquons de voir l’évidence qui est que ce n’est pas le cerveau qui pense, mais le corps dans sa totalité, dans son intégrité. Les esprits que nous sommes sont incarnés ou incorporés et non pas « incérébrés ». A preuve : prenez un cerveau humain, mettez-le sous perfusion dans un bocal, vous êtes sûr qu’il n’y a plus personne dedans, au mieux une activité neurale anarchique.
A quoi nous sert-il
de savoir que
telle fonction mentale est localisée ici ou là dans le cerveau
alors que la
principale caractéristique de ce dernier est d’être plastique,
c’est-à-dire,
malléable, soumis, effet
et pas
seulement cause de
l’activité mentale ?
Lorsque qu’une zone cérébrale est détruite (par un traumatisme, un
AVC, etc.), la fonction
mentale
correspondante pourra s’installer ailleurs à la faveur d’un
entraînement plus
ou moins intensif. Le cerveau est donc très exactement « ce qu’on
en
fait » au sens où c’est l’exercice de nos facultés mentales qui
progressivement le transforme.
C’est l’activité — cette totalité qui implique le corps et l’esprit — qui façonne le cerveau. Nous n’avons pas actuellement d’autre moyen efficace, sain et sûr d’intervenir sur le cerveau. En dépit de ce dont voudraient nous convaincre des médecins soumis au lobbying de Big Pharma, on ne règle rien avec des drogues et des médicaments psychotropes. Le véritable travail est accompli par le sujet lui-même, par son activité d’élève ou de patient, sous la houlette d’un éducateur qui l’aide à réussir des exercices judicieusement choisis pour être à sa portée. Cet éducateur (enseignant, orthophoniste, psychomotricien, kiné etc.) est un « entraîneur » qui a seulement besoin de connaître les fonctions mentales et physiques mises en jeu dans l’activité proposée.
Bref, que le cerveau reste dans sa boîte et se contente d’être ce que nos habitudes font de lui ! Quant à nous, humains, êtres doués de psychologie, attachons-nous à construire de bonnes habitudes et à réparer par des exercices adaptés ce qui fonctionne mal puisque, comme le dit si bien Michel Serres, « rien ne résiste à l’entraînement. »
C’est l’activité — cette totalité qui implique le corps et l’esprit — qui façonne le cerveau. Nous n’avons pas actuellement d’autre moyen efficace, sain et sûr d’intervenir sur le cerveau. En dépit de ce dont voudraient nous convaincre des médecins soumis au lobbying de Big Pharma, on ne règle rien avec des drogues et des médicaments psychotropes. Le véritable travail est accompli par le sujet lui-même, par son activité d’élève ou de patient, sous la houlette d’un éducateur qui l’aide à réussir des exercices judicieusement choisis pour être à sa portée. Cet éducateur (enseignant, orthophoniste, psychomotricien, kiné etc.) est un « entraîneur » qui a seulement besoin de connaître les fonctions mentales et physiques mises en jeu dans l’activité proposée.
Bref, que le cerveau reste dans sa boîte et se contente d’être ce que nos habitudes font de lui ! Quant à nous, humains, êtres doués de psychologie, attachons-nous à construire de bonnes habitudes et à réparer par des exercices adaptés ce qui fonctionne mal puisque, comme le dit si bien Michel Serres, « rien ne résiste à l’entraînement. »
Luc-Laurent
Salvador pour l’association EDUCAPSY
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